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Le plagiat musical : Un cas emblématique – Gilbert Montagné et "On va s'aimer"

Dernière mise à jour : 16 févr.


Le plagiat musical : Un cas emblématique – Gilbert Montagné et "On va s'aimer"


Le cas de Gilbert Montagné et de sa chanson à succès On va s'aimer illustre bien les conséquences d’une infraction aux droits d’auteur dans l’industrie musicale. Depuis plus de vingt ans, l’artiste et ses équipes sont confrontés à des accusations de plagiat dans un litige international.


L’origine du conflit : La chanson "Une fille de France" et "On va s'aimer"


L’affaire débute en 1976 avec la sortie de Une fille de France, un morceau interprété par le chanteur italien Gianni Nazzaro. La musique de cette chanson était signée par Michel Cywie, avec les paroles coécrites par Jean-Max Rivière et Didier Barbelivien. En 1983, Gilbert Montagné enregistre On va s'aimer, qui devient rapidement un tube des années 80. Cependant, il émerge bientôt des doutes sur les similitudes entre les deux chansons.


Les accusations de plagiat naissent alors. Le morceau de Montagné serait une copie de Une fille de France, notamment sur le plan musical. Ces premières allégations datent de la fin des années 1990.


Les procédures judiciaires et l’enregistrement des droits


En 2002, la société italienne Abramo Allione Edizioni Musicali engage des poursuites pour faire reconnaître le plagiat. L’affaire sera marquée par plusieurs rebondissements au niveau juridique. En 2008, un tribunal italien rend une décision favorable, confirmant que On va s’aimer constitue une contrefaçon du morceau Une fille de France.


La bataille juridique se poursuit en France :


La question de savoir si le morceau de Gilbert Montagné constitue bien un plagiat de la chanson de Nazzaro traverse différentes étapes juridiques. Après un pourvoi en cassation et un procès en Italie, la situation se déplace en France. En 2020, après des décennies de litiges, un jugement français valide la thèse du plagiat. Le tribunal judiciaire de Paris ordonne la révision des droits d’auteur dans les catalogues musicaux. La décision s’appuie sur le fait que la chanson de Montagné emprunte des éléments protégés du morceau italien.


La décision de la Cour d’appel de Paris du : Une reconnaissance du préjudice


Par un arrêt du 9 octobre 2024, la Cour d’appel de Paris confirme la décision rendue en première instance, laquelle ordonnait que les ayants droit du morceau Une fille de France perçoivent désormais l'intégralité des droits d’auteur sur On va s’aimer. Le préjudice pour contrefaçon est estimé à plusieurs millions d’euros, tandis que la justice italienne avait initialement évalué la somme à 1,6 million d’euros.


Le plagiat musical : Conseils pour protéger ses œuvres


Le cas de Gilbert Montagné soulève une question fondamentale pour les créateurs : comment protéger sa musique et éviter un litige pour plagiat ?


  1. Dépôt de l’œuvre :


    • L'Enveloppe Soleau : Permet de protéger une œuvre pour 15 € auprès de l'INPI.

    • Le dépôt à la SACEM : Pour environ 154 €, un créateur peut être reconnu comme l’auteur d’une œuvre et percevoir ses droits.

    • La diffusion rapide : Publier son œuvre rapidement peut permettre de prouver sa date de création.

    • Dépôts numériques : De nombreuses plateformes permettent de sécuriser les créations musicales en ligne.


  2. Réagir en cas de plagiat :


    • Prouver la paternité de l’œuvre : Le dépôt auprès de la SACEM ou un acte notarié permettent d’établir des preuves solides.

    • Démarches amiables : Le plagiat peut être résolu à l’amiable si les parties acceptent un compromis.

    • Intervention d’un huissier de justice : Un huissier peut établir un constat officiel du plagiat.

    • Mise en demeure : Cette étape permet d’officialiser l’exigence de cessation de la diffusion de l’œuvre contrefaite.

    • Action en justice : En cas d’échec des négociations amiables, une action pour contrefaçon peut être lancée, impliquant des réparations financières pour préjudice.


Sanctions et conséquences du plagiat musical


Le plagiat musical entraîne de lourdes sanctions, tant pénales que civiles. Une condamnation en matière pénale peut entraîner une amende de 300 000 € et jusqu’à trois ans de prison. D’un point de vue civil, l’auteur du plagiat devra verser des dommages et intérêts pour le préjudice économique et moral subi par la victime. L’auteur plagié pourra ainsi revendiquer les royalties dues et obtenir des compensations pour les atteintes à son image et à sa carrière.


En conclusion, le plagiat musical est un sujet sérieux qui peut mener à des conflits juridiques d’envergure. La protection de ses créations est donc primordiale pour les artistes, tout comme le respect des droits d’auteur d’autrui. Le cas de Gilbert Montagné rappelle à tous l’importance de déposer et protéger ses œuvres avant de les diffuser.


Maître Afula












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